Dès le Xe siècle, Olbert, 4e abbé de Gembloux, décide d’entreprendre une vaste reconstruction de l’abbaye. L’église initiale est laissée à la paroisse et les moines érigent leurs bâtiments juste à côté, dont une nouvelle église abbatiale, bien plus grande et munie d’une forte tour.
Ces bâtiments abbatiaux, à force de réparations et reconstructions, traverseront l’histoire jusqu’au XVIIIe siècle où on entreprit de tout reconstruire suivant d’autres plans. L’abbatiale d’Olbert se trouvait là où figure à présent le bâtiment de chimie de la Faculté.
Le visage de Gembloux présenta donc, du Moyen-Âge au XVIIIe siècle, deux églises munies chacune de leur tour à la pointe de l’éperon rocheux. L’emplacement était stratégique.
De l’abbatiale d’Olbert et de l’église paroissiale Saint-Sauveur, nous n’avons pas de photo mais bien quelques représentations.
Hormis la tour de la seconde, il ne reste de vestiges qu’enfouis dans le sol.
Olbert, en plus d’être sensible à la cause des plus faibles, restaura la discipline et enrichit la bibliothèque, ce qui mena à l’âge d’or intellectuel de l’abbaye. Il fut également abbé de Saint-Jacques à Liège où il mourut en 1048. Rien d’étonnant à ce qu’une avenue porte son nom.

Illustrations : L’église Saint-Sauveur et l’abbaye au XVIIe siècle, extrait d’une gravure d’Harrewijn ; Dessin d’après ceux commandés par l’abbé Papin au XVIe siècle, dans Léon Namèche, La ville et le comté de Gembloux, Duculot, seconde édition, 1964, p. 345 ; Entre le beffroi et l’église actuelle, le bâtiment de chimie occupe l’emplacement de l’ancienne abbatiale d’Olbert (photo prise entre 1936 et 1954), collection privée – article Manu Delsaute