Un autre beau chemin de croix, avec des références à l’épidémie en cours, à découvrir en ligne sur le site du doyenné de Virton.
Archives de l’auteur : Marie-Rose Huppertz
Méditation des 14 stations du chemin de croix
Le Trio GPS vous propose une méditation des 14 stations du chemin de croix.
Vous pouvez y accéder directement
en cliquant sur ce lien :
Des mots, des chants et aussi des silences.
Les stations s’égrènent calmement.
Ce chemin de croix dure 1h15 environ, prenez le temps, seul ou à plusieurs. Et chaque station est une méditation à part entière, donc chacun choisira son rythme et son moment.
Il n’y a pas d’extraits bibliques. Si vous le souhaitez, prenez votre Missel ou votre Bible près de vous pour compléter les mots et les musiques.
Je n’ai que toi,Seigneur
Transfigure ma peur
A l’heure du malheur.
Donne-moi le courage
D’un langage sans ambage
Dans l’harmonie qui change les coeurs
Office du vendredi saint avec Mgr Warin
Ce vendredi Saint 10 avril, suivez la célébration de l’Office de la Passion, présidée par Mgr Warin depuis la cathédrale de Namur.
A 16h sur les télés locales des provinces de Namur et Luxembourg: Canal C, Matélé, Canal Zoom et TV Lux.
A partir de 16h sur internet:
– www.facebook.com/catholique.namur
– www.facebook.com/SPLNamur
– YouTube
A 18h30 sur RCF Sud Belgique via internet
La Bible chantée au balcon avec le GPS Trio (1-2-3)
Grazia Previdi, Philippe Goeseels et Béatrice Sepulchre (GPS Trio) vous propose trois prières chantées
Quand l’ombre couvre notre terre
Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (19)
Jeudi 9 avril. Sonnerie particulière ce soir. L’Église a pour tradition de sonner toutes les cloches le Jeudi Saint pour signifier leur départ à Rome, dont elles reviendront à Pâques. Toutes les cloches sonneront donc, non seulement celles du beffroi, mais aussi la cloche de l’église. Ça fait 7.
Comme chaque année à pareille époque, il n’y a aura donc pas de sonneries religieuses entre ce jeudi soir et samedi soir, moment de la veillée pascale. Plus d’angélus et pas d’annonce des offices, uniquement les ritournelles et sonneries liées à l’horloge publique.
La cloche de l’église, elle, restera muette.
Traditionnellement, les sonneries du Jeudi Saint et de la veillée pascale ont lieu au moment du Gloria, pendant les offices. Compte tenu de la pandémie, il n’y aura pas d’office et elles retentiront à 20h.
Le rendez-vous de vendredi pour accompagner les applaudissements de circonstance en raison de la pandémie aura bien entendu lieu, il n’est pas de nature religieuse.
Toutes les cloches sonneront à nouveau samedi à 20h et également dimanche à 12h00 pour annoncer Pâques.
A Gembloux, les cloches rendent service à tout le monde depuis le Moyen-Âge !
Illustration : Panorama avec le beffroi sans flèche et sans voix après l’incendie de 1905. Extrait d’une carte postale – article Manu Delsaute
Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (18)
Mercredi 8 avril. En attendant une sonnerie exceptionnelle pour demain, deux cloches pour ce soir, intervalle de quarte comme hier, mais plus haut : Guibert et Romane, soit fa#-si.
Les deux clochers…
Malgré les liens étroits entre la ville et l’abbaye, la vie monastique requiert calme et quiétude, hors de la place publique. L’essor de la ville et la précarité des premières constructions de l’abbaye vont rapidement pousser les moines à se munir de quartiers particuliers.
Dès le Xe siècle, Olbert, 4e abbé de Gembloux, décide d’entreprendre une vaste reconstruction de l’abbaye. L’église initiale est laissée à la paroisse et les moines érigent leurs bâtiments juste à côté, dont une nouvelle église abbatiale, bien plus grande et munie d’une forte tour.
Ces bâtiments abbatiaux, à force de réparations et reconstructions, traverseront l’histoire jusqu’au XVIIIe siècle où on entreprit de tout reconstruire suivant d’autres plans. L’abbatiale d’Olbert se trouvait là où figure à présent le bâtiment de chimie de la Faculté.
Le visage de Gembloux présenta donc, du Moyen-Âge au XVIIIe siècle, deux églises munies chacune de leur tour à la pointe de l’éperon rocheux. L’emplacement était stratégique.
De l’abbatiale d’Olbert et de l’église paroissiale Saint-Sauveur, nous n’avons pas de photo mais bien quelques représentations.
Hormis la tour de la seconde, il ne reste de vestiges qu’enfouis dans le sol.
Olbert, en plus d’être sensible à la cause des plus faibles, restaura la discipline et enrichit la bibliothèque, ce qui mena à l’âge d’or intellectuel de l’abbaye. Il fut également abbé de Saint-Jacques à Liège où il mourut en 1048. Rien d’étonnant à ce qu’une avenue porte son nom.
Illustrations : L’église Saint-Sauveur et l’abbaye au XVIIe siècle, extrait d’une gravure d’Harrewijn ; Dessin d’après ceux commandés par l’abbé Papin au XVIe siècle, dans Léon Namèche, La ville et le comté de Gembloux, Duculot, seconde édition, 1964, p. 345 ; Entre le beffroi et l’église actuelle, le bâtiment de chimie occupe l’emplacement de l’ancienne abbatiale d’Olbert (photo prise entre 1936 et 1954), collection privée – article Manu Delsaute
Une Semaine Sainte pour une communauté 2.0
Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (17)
Mardi 7 avril. Deux cloches au programme de ce soir : Joseph et Benoît, soit une quarte mi-la.
Cette semaine sainte qui se terminera par Pâques est l’occasion de revenir sur le lien historique de la Ville avec l’abbaye, des rapports entre le civil, temporel, et le spirituel qui sont encore illustrés de nos jours par les cloches dont la Ville partage l’usage avec la paroisse.
A Gembloux, qui détient historiquement le pouvoir et comment est organisée la vie locale ?
Dès sa fondation, l’abbaye de Gembloux s’est vue doter d’importantes propriétés et reconnaître de nombreux privilèges, notamment par ce qu’on appelle la charte d’Otton. Les moines prirent soin de faire confirmer à plusieurs reprises ce diplôme aux origines controversées tant il était profitable à Gembloux en termes d’autonomie et d’exemption de taxes.
C’est donc l’abbé, seigneur de la Terre de Gembloux, qui détient le pouvoir. La charte lui octroie des prérogatives que seuls les comtes possèdent, et même davantage. Il siège d’ailleurs comme premier noble aux états de Brabant, sorte de parlement, et non parmi les membres du clergé. Au XVIe siècle, les choses sont reconnues et la Terre de Gembloux est érigée en Comté. L’abbé est abbé-comte.
Voici qui nous en dit plus sur quatre noms de rue…
L’abbé exerce la justice à travers des échevins et un maïeur, ce dernier devant veiller aux poursuites et à l’exécution des peines. Le maïeur, ou bailli, est aussi chargé de l’administration générale du domaine. Un bourguemaître est préposé à l’entretien des routes et au maintien de la propreté et de la sécurité. Tout ce petit monde est désigné par l’abbé et révocable par lui à tout instant.
Une forme de consultation de la population est organisée sur certaines grandes questions, l’exploitation du domaine procure de l’emploi, les plus nécessiteux sont épaulés, notamment par la table des pauvres.
Les privilèges et le mode de fonctionnement semblaient convenir à la plupart. Ceci explique probablement pourquoi nulle opposition digne de ce nom ne se soit organisée pour contester les choses. A l’arrivée des révolutionnaires français, ceux-ci furent d’ailleurs plutôt repoussés jusqu’à ce qu’ils parviennent à s’imposer et implanter les bases du fonctionnement local que nous connaissons encore aujourd’hui.
Il n’est donc guère étonnant qu’à Gembloux les mêmes cloches servaient au culte et aux besoins civils.
Illustration : La construction de l’abbaye, dessin commandé par l’abbé Antoine Papin, XVIe s., dans La Geste des abbés de Gembloux, par Jean-Paul Straus, éditée par le Cercle royal ‘Art et Histoire’ de Gembloux, 2012, p. 29 – article Manu Delsaute
Les cloches de Gembloux sonnent pour le personnel soignant … et les autres (16)
Lundi 6 avril. Sonnerie des quatre plus grosses cloches pour ce soir. Ré-mi-fa#-la, les plus anciennes du beffroi. Petit exercice préparatoire vers ce qui nous attend plus tard cette semaine avec Pâques.
Les cloches, instruments du pouvoir.
Si les cloches suscitent la convoitise pour leur métal, elles l’ont fait aussi à titre de symbole du pouvoir.
En effet, historiquement, les messages étaient passés à la population au moyen des cloches. Le droit de les sonner appartenait à l’autorité.
Associées à l’horloge, elles indiquaient l’heure et rythmaient donc la journée de travail. Pas question d’horloge personnelle. Il existait une horloge de ville qui donnait l’heure pour tous, à de rares exceptions près. Les cloches annonçaient aussi la fermeture des portes, les réjouissances, le couvre-feu, les dangers… On leur obéissait. Leur rôle utilitaire était indéniable.
Elles ont donc eu un rôle social, sociétal, que les moyens de communication modernes ont progressivement fait évoluer. L’autorité use maintenant d’autres canaux pour faire connaître ses décisions et gérer le quotidien de la collectivité.
A côté du pouvoir civil de l’époque existait aussi l’Église qui appelait ses fidèles au son des cloches et exerçait aussi un pouvoir, qui pouvait d’ailleurs se confondre. Ceci engendra des rivalités entre autorités civiles et religieuses en bien des endroits.
L’apogée de ces conflits peut être trouvée à la Révolution française où l’on retira une multitude de cloches pour faire taire la voix de l’Église. C’est ce qui conduit à considérer que les cloches datant d’avant cette époque et qui existent encore sont de grande valeur : elles ont en effet traversé la période révolutionnaire et la Seconde Guerre mondiale pour parvenir jusqu’à nous.
Illustration : la girouette du beffroi avec les trois clés faisant partie des armoiries de la Ville. Source : Guy Focant, Région wallonne – article Manu Delsaute