Fête de la Pentecôte – 5 juin 2022

Esprit Saint, Présence et vie.       

Aujourd’hui l’Esprit Saint se donne à entendre, à voir, à comprendre. Il pousse l’Église comme un grand vent vers le large et la libère de la peur. Les portes closes s’ouvrent, le feu dévore, le souffle crée. Nous sommes 50 jours après Pâques, et d’après le témoignage de Saint Jean, les disciples sont toujours enfermés entre eux, par peur, à cause des événements qui ont conduit à la mort de Jésus. La tendance naturelle pour les apôtres est donc le repli sur le petit groupe rassurant. Il faudra la force de l’Esprit pour briser cette volonté de repli sur soi des apôtres.

Les Actes des apôtres sont un véritable évangile du Saint Esprit ; le Saint Esprit est partout présent, il est le moteur et l’acteur. Il agit parfois avec force lorsqu’il y a nécessité, L’Esprit-Saint est l’âme de la communauté des disciples qu’il comble de croissance et de joie, donnant le feu à certains comme Etienne…Il ne se met pas en évidence lui-même mais il agit avec force en s’effaçant au profit de l’Eglise et de Jésus. Il s’exprime par l’élan du feu qu’il insuffle aux apôtres et dans le témoignage qu’il rend à Jésus. Il fait annoncer, répéter les gestes de Jésus, les paroles de Jésus, redire la prière de Jésus, perpétuer la fraction du pain et du vin et garde les disciples dans l’unité. Continuer la lecture

2e dimanche de Carême C – 13 mars 2022

« La transfiguration sur le Thabor »

La Transfiguration est un grand mystère pour nous Chrétiens, un mystère qui nous touchent de près. Saint Paul dans la deuxième lecture nous dit : Le Seigneur « transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ». Le Thabor qui est la référence du lieu de la transfiguration est une fenêtre ouverte sur notre espérance Chrétienne. Il nous garantit que l’opacité de notre corps se transformera un jour en lumière, mais c’est aussi un projecteur pointé sur notre présent; qui met en lumière ce que notre corps est déjà, malgré sa misérable apparence. Il est le Temple de l’Esprit Saint. La beauté du Christ transfiguré sur le Thabor devant Pierre et Jean, nous enseignent deux choses absolument fondamentales sur notre condition. La Transfiguration nous dit qui nous sommes et ce qu’est notre corps.

Chrétien que nous sommes, nous devenons par notre baptême   une référence du temple de Dieu « 1 Cor 3, 16 ». La gloire de Dieu qui rayonne dans le corps de Jésus désire toujours habiter en nous et Jésus nous dit : « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, moi près de lui et lui près de moi « Ap 3, 20. Si quelqu’un entend ma voix « celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » ; « Si quelqu’un m’aime il gardera ma parole, mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous ferons chez lui une demeure » Jn 14, 23.

Chacun de nous, je l’espère, a rencontré dans sa vie de vrais témoins du Christ. Il semble que par moment c’est Dieu qui brille en eux comme une flamme, qu’à travers ce qu’ils sont, Dieu se montre, illumine et réchauffe notre pauvre cœur… Or tandis qu’il priait, Jésus resplendit ainsi et révéla cette lumière mystérieuse à ceux des disciples qu’il avait choisis, en présence des prophètes les plus éminents, afin de montrer que c’est la prière qui procure cette bienheureuse contemplation, et pour que nous apprenions que c’est en étant proche de Dieu par la vertu et uni avec Lui par l’Esprit que l’on obtient la manifestation de cet éclat.

Jésus le fils du Père possédait, caché sous sa chair, l’éclat de la nature divine.  Cette lumière est donc celle de la divinité, et elle est incréée. Lorsque le Christ fut transfiguré disent les théologiens, « ce n’est pas en acquérant ce qu’il n’était pas, mais en se montrant à ses disciples tel qu’il était, en leur ouvrant les yeux et en se faisant voir à ces aveugles qu’il est le Fils de Dieu ». Après la transfiguration de Jésus, Dieu le Père nous appelle donc à être plus attentifs a sa parole vivante qui est le Christ Jésus lui-même.

Père Magloire 

3e dimanche dans l’année C – 23 janvier 2022

Jésus l’accomplissement et la révélation parfaite de Dieu.

         Chers frères et Sœurs,

Dans la première lecture, le prêtre Esdras convoque une grande assemblée parce qu’il est indispensable que les peuples reviennent au fondement d’Israël après l’exil babylonien. Alors ce qu’il fallait avant tout, c’est restaurer la communauté, unir ceux qui était partit en exil et ceux qui était restés et avait dû s’accommoder avec l’occupant. C’est bien par la Loi donnée à Moïse, qui avait été à l’origine du peuple de Dieu, qui pouvait les rassembler en un seul corps. Et ce livre de la Loi c’est la parole de Dieu ; une parole vivante et agissante, qui est source encore aujourd’hui de notre unité et continue à faire de nous un corps où chacun trouve sa place et son rôle.

Dans l’Evangile, Jésus se montre lui-même comme l’accomplissement et la révélation parfaite de Dieu ; c’est en lui, que tout s’accomplit. Ainsi chers frères et sœurs, il n’y a pas de Peuple de Dieu, pas de famille chrétienne, pas d’Eglise, pas de foi authentique et donc de fidélité au Seigneur, sans rassemblement autour de la Parole, sans écoute attentive et célébration joyeuse. Et aussi retenons que pour ressouder une communauté, Esdras et Néhémie ne lui font pas la morale, ils lui proposent une fête autour de la parole de Dieu. Voilà pourquoi, nous allons demander au Seigneur, la grâce de lui rester fidèle et de se connecter à sa parole ; qui du reste, est la première délivrance de nos vies ; puis en cette semaine où nous prions pour l’unité des chrétiens, que nous puissions comprendre ceci : que ce qui nous unis est plus fort, que ce qui nous divise ; pour qu’un jour nous nous retrouvions dans la joie éternelle. Amen !

Père Magloire

33e dimanche dans l’année B – 14 novembre 2021

Bien aimé(e)s dans le Seigneur, loué soit Jésus-Christ à jamais !

En cet avant dernier dimanche de l’année liturgique B, Jésus nous parle lui-même de son Retour dans la gloire à la fin des temps ; en montrant qu’il assume totalement sa mission, une mission qui touche tout l’univers. Il insiste sur le sens de l’urgence de notre situation et la nécessité de décider en fonction du jugement imminent ; car il sera le juge qui viendra dans toute sa puissance et sa gloire, alors ses enseignements et ses disciples seront justifiés.

A travers les images qui semblent nous faire peur que Jésus utilise, nous voyons son invitation pressante à se préparer et de faire preuve de vigilance ; puisque le jour de sa venue annonce le Salut et la confirmation des justes, un jour de joie, pas de crainte. Cependant nous devons faire attention afin de ne pas être pris au dépourvu lorsque ce jour mystérieux arrivera. Sachons lire les signes de temps car quant à la date, seul le Père connait nous dit l’auteur sacré.

Que Dieu nous en donne la grâce.

Père Magloire 

29e dimanche dans l’année B – 17 octobre 2021

Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande”

La troisième annonce de la Passion (Mc 10,32-34) est suivie d’une scène d’incompréhension des disciples qui suscite un enseignement de Jésus. La demande de Jacques et de Jean montre qu’ils n’ont rien compris à la voie sur laquelle le Christ veut entraîner ses disciples. Il doit leur rappeler qu’ils auront à partager la condition de leur maître.  « Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : “Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande” … « Il leur dit : “Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? Ils lui répondirent : Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire ».

Jacques et Jean semblent rêver encore d’un règne messianique de caractère terrestre et politique, où l’on se partagerait les honneurs. L’expression « dans ta gloire » évoque l’image d’un règne céleste ou eschatologique, mais il s’agit de toute façon, d’ambitions personnelles. Ils cherchent tout simplement les bonnes places, sans s’occuper des autres ! Une manière habile peut-être d’évincer Pierre.

Il n’y a rien pour le service dans la demande des Jacques et de Jean et  cela au moment même où Jésus vient de leur annoncer en détail ses souffrances et sa mort !

Jésus leur dit : “Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé”…La « coupe » : peut être ici l’image d’une chose difficile à avaler, d’une grande épreuve à endurer…

La prédiction de Jésus veut peut-être et simplement dire qu’à l’heure de la Passion les deux frères, si proches de Jésus, partageront, d’une façon qui n’est pas précisée, l’épreuve terrible de leur Maître. « Quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder, il y a ceux pour qui ces places sont préparées » nous dit Jésus. Cette déclaration est tout à fait conforme à l’humilité de Jésus et à la façon dont il comprend son rôle, ainsi qu’il le précisera bientôt, Il ne s’attribue pas le pouvoir de distribuer les bonnes places : il laisse cela au Père. Dieu seul peut sauver l’homme « Mc 10,27 ». C’est Dieu qui conçoit et réalise le plan selon lequel Jésus et les siens entreront dans la gloire « Lc 24,26 »

        « Les dix autres avaient entendu, et ils s’indignaient contre Jacques et Jean ». Qui ne ferait pas comme eux pour nous aujourd’hui ? Mais s’ils s’indignent pour les deux belles places qui risquent de leur échapper, c’est qu’ils partagent la même ambition, le même état d’esprit, le même désir de domination ; ils montrent par-là, qu’eux non plus, n’ont pas compris le message de Jésus concernant sa Passion.

        L’Évangile aujourd’hui rappelle qu’il n’y a qu’une seule norme de comportement pour tous les chrétiens : c’est le Christ, symbole d’amour de Dieu. Alors que les hommes sont classés selon la grandeur de leur pouvoir dans les royaumes terrestres, c’est la grandeur du service d’amour qui situe les gens dans le Royaume de Dieu.  Jésus nous invite tous alors à être à son service pour mériter une place de choix que le Père nous donnera dans son royaume par rapport à la grandeur d’amour de notre service qui fera de nous des bons et fidèles serviteurs dans la Maison du Père.

Père Magloire 

12e dimanche dans l’année B – 20 juin 2021

« Passons de l’autre côté de la rive »

Jésus nous invite à aller de l’autre côté pour notre destin, notre cana la où il y a notre bonheur : un nouveau pays, une nouvelle entreprise …Il dit passons. Donc on fait cette traversée avec lui, il sait qu’il y aura des tempêtes, voilà pourquoi il ne nous envoie pas seul mais il est avec nous …

Saint Marc dans son  récit au chapitre 4, 35-41, nous balise le chemin quotidien du disciple, le chemin de la foi,  c’est l’interpellation finale de Jésus : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? ».

. Ces trois récits nous révèlent la puissance de Dieu. En même temps ils interrogent  notre foi. Où pouvons-nous chercher  la sécurité, le refuge quand notre vie est en danger  et dans la vie de tous les jours contre les menaces du mal qui ne cesse  de roder pour nous déstabiliser ? Où trouver la vraie vie et  la vraie sécurité dans notre vie de foi ? pas dans la puissance humaine pour nous Chrétiens … Notre vraie vie, notre sécurité  et notre protection  se trouvent en Jésus, le bon Berger devenu le sacrifice pour l’humanité qui s’est séparée de Dieu. Il est le médiateur.

Ce récit de la tempête nous indique le chemin auquel nous pouvons avec dignité trouver  la sécurité la plus sure et la plus durable qui est celui de   Jésus, qui  domine même les forces de la nature. La mer est le symbole  de ce qui menace la vie de l’homme. Dans le langage Biblique, elle est le symbole  des puissances du mal. Elle représente ce qui engloutit, apporte le danger, déclenche l’angoisse, crée l’agitation  et fait naitre le doute… « Jonas 1, 10-15 ».  Mais au contraire, la foi en Jésus Christ  est une puissance  qui fait vivre  et chasse  la peur    .  Cela ne signifie pas que  celui qui croit  est  épargné de difficultés  mais il sait les vivres et les gérer dans la foi et sans être perdue.

Les disciples reprochent à Jésus de dormir, face à une situation désespérante alors qu’ils sont en danger. La situation  est tellement critique  qu’ils craignent pour leur vie…  L’homme a tendance à faire appel à Dieu quand il est dans le désespoir. Dieu ne veut pas les chrétiens de la peur  mais ceux qui croient en lui dans la joie comme dans la peine. Il est notre Père qui est toujours sur notre chemin et nous protègent.

Ce récit de la tempête apaisée  nous apprend qu’il faut  avoir la foi et compter d’abord  sur Dieu dans la vie. L’homme  est constamment menacé par les puissances du mal  qui lui empêché de vivre en paix. La victoire ne se trouve pas dans l’homme  mais en Jésus christ « Ps  89 :10 »

Jésus se réveille et ordonne a la mer de se calmé  …Il a éloigné la menace par sa parole autoritaire. Pour vivre dans la  paix frères et sœurs, il ne suffit pas de bien  manger ni de bien s’habiller mais d’avoir la foi en Jésus qui a donné sa vie pour notre salut. C’est dans la foi en Dieu que le chrétien  doit lutter contre le mal  dans le monde et dans sa vie  …. L’évangile  que nous  prêchons et que nous méditons est une puissance  qui nous libéré .

Que Jésus dise constamment à tout ce qui te menace : Silence ! Tais-toi. Crois en lui et cherche en lui ta force et nous serons heureux de vivre dans sa joie  et en sa présence chaque jour de notre vie. Amen

Père Magloire

4e dimanche de Pâques B – 25 avril 2021

« Ecoutez le bon Berger … »

Aujourd’hui, nous célébrons le dimanche du Bon Berger. Ce Dimanche nous envoie en premier lieu à l’attitude des brebis qui doit être d’écouter la voix du Berger et de le suivre. Ecoutez avec attention, obéir à sa parole, le suivre avec une résolution qui engage toute l’existence : la compréhension, le cœur, toutes les forces et toutes les actions, en suivant les pas du bon Berger. Le Christ est le véritable bon Berger qui a donné sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10,11), en s’immolant sur la croix. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent, comme le Père le connaît et comme Il connaît aussi le Père.

L’évangile nous dit :« Les brebis connaissent et écoutent sa voix » : Pour que notre identité nous soit révélée, il est nécessaire d’être attentif pour reconnaître la voix du Bon Berger parmi toutes celles qui peuvent résonner dans notre vie. Alors il est bon de se demander à quelles voix nous sommes le plus sensibles et qui est le Berger que nous écoutons le plus volontiers. Car il en va de notre vie.

Soyons donc attentifs à la qualité de la voix du Berger, à nos choix, à nos réponses et à nos décisions. Au besoin, n’hésitons pas à discerner avec l’aide de l’Esprit Saint celui que nous pouvons suivre comme référence et bon Berger, qui a donné réellement  sa vie pour nous. Jésus accomplit alors la grande mission que le Père lui a confiée, qui est la protection de ses brebis avec une fidélité qui ne permettra à personne de les prendre de ses mains. C’est ici que nous trouvons la force et l’assurance  face aux difficultés de la vie, nous, qui sommes un troupeau faible et soumis à différentes épreuves sous la protection du bon Berger.

Dimanche du bon Berger, autrement aussi dimanche des Vocations. C’est une journée d’invitation à la réflexion : quand on parle de vocation, on parle de ce qui touche l’être humain au plus intime de sa liberté. C’est aussi une journée d’invitation à la prière. Pour qu’une liberté humaine découvre son chemin, elle a besoin d’être éclairée et stimulée. C’est le rôle de l’Esprit Saint.

Le mariage étant aussi une vocation, il constitue une réponse à l’appel spécifique à vivre l’amour conjugal comme signe  de l’amour entre le Christ et l’Église. Par conséquent la décision au mariage et à une famille doit être le fruit d’un discernement vocationnel. Il est inscrit dans la nature même de l’homme et de la femme.

Ensemble avec la vierge Marie, appelons alors ce bon Pasteur qui est son fils Jésus  à être une lumière sur notre vocation, sur le Pape, les évêques, les prêtres, les diacres  ainsi que sur  les baptisés pour qu’ensemble nous soyons toujours au rendez-vous du grand mystère de notre Foi.

Magloire,ofm

Le Père Magloire Nyembo Kahambwe a rejoint récemment l’équipe des prêtres de l’Unité Pastorale de Gembloux. Il réside à Grand-Manil.