6e dimanche de Pâques B – 9 mai 2021

Chers frères et sœurs,

On peut, sans crainte de se tromper, désigner ce sixième dimanche de pâques comme la fête de l’amour chrétien. L’expression « amour chrétien « au terme  des lectures que la liturgie  nous  propose,  est d’ailleurs un pléonasme, une ridicule répétition. Le chrétien aime ou n’est pas.

Presque à chaque ligne du court passage de l’évangile de St Jean se trouve le mot amour ou un de ses dérivés: aimer, amis…

Chers frères et sœurs,

La voie de l’amour,  c’est l’épine dorsale de la Bonne Nouvelle. Aimer Dieu et vivre en harmonie avec son prochain. L’amour  c’est la doctrine la plus simple du monde mais aussi la plus complexe à vivre et mettre en pratique. Tout le monde la comprend mais tout le monde ne la vit pas comme le christ voudrait. Jésus. Nous  invite à la vivre pleinement et la faire rayonner autour de nous.

Notre foi en Dieu se traduit concrètement dans le lien étroit entre nous. « Aimer vous les uns les autres comme je vous ai aimés « . Nous dit le Seigneur.

Nous nous  disons scandalisés par le mal dans le monde, par  la violence,  la souffrance des enfants, par  la famine dans le monde, les guerres  les épidémies…le spectacle du mal peut en éloigner beaucoup de toute croyance religieuse car il rend impossible à leurs yeux l’existence même d’un Dieu bon et tout puissant. Pourtant, lorsque nous pressentons ce scandale en nous aussi, avec tout son cortège de doutes qu’il entraîne  ne percevons nous pas qu’il peut abriter une subtile hypocrisie ?

Car enfin, pour une très large part, le mal est bien le fruit de l’homme.

Beaucoup des malheurs des hommes sont dus à l’égoïsme, à la méchanceté, à  la haine, à  la jalousie, à  l’indifférence. Et nous penserions que nous n’y sommes pour rien, nous tournant vers Dieu pour l’accuser ou le nier?

Nombreux de chrétiens font l’erreur de ne plus avoir de temps pour Dieu dans leur vie. Ils cessent de prier, de rencontrer le seigneur le dimanche, d’enseigner à leurs enfants les valeurs chrétiennes. Et lorsque l’aspect religieux a peu d’importance dans la vie  de tous les jours, petit à petit  la foi se flétri,se dessèche et meurt et immanquablement les gens deviennent  » les chrétiens non pratiquants « c’est à dire des chrétiens qui non seulement ne fréquentent plus la communauté chrétienne mais qui cesse de porter les fruits de ceux  et celles qui sont Unis au christ  comme les sarments à la vigne.

L’église, selon St Jean, est le rassemblement des amis de Dieu. Nous sommes très différents les uns des autres : nous appuyons des partis politiques divergents, appartenons à  des races distinctes, avons des revenus différents, des champs d’intérêts qui ne sont pas les mêmes…malgré nos divergences, nous formons l’église de Dieu. Ce qui nous rassemble, c’est l’amitié que Dieu a pour nous et l’amitié que nous avons les uns envers les autres.

Le christ est venu parmi nous pour nous révéler le vrai visage de Dieu. Cette découverte change notre conception du monde. Jusque-là, on croyait que Dieu avait des comptes à  régler avec l’humanité pécheresse, que le messie venait pour punir les pécheurs que nous sommes.  En Jésus christ, nous découvrons un Dieu qui est Amour, qui n’a pas des comptes à régler mais qui vient à  notre recherche afin de nous offrir son amitié. Il nous déclare son amour et nous invite à nous aimer les uns les autres.

Notre Dieu est celui qui ouvre les bras à  l’enfant prodigue, recherche la brebis perdue, accueille Marie Madeleine , s’invite chez Zachée, protège la femme adultère,  fait table commune avec les publicains et les pécheurs,  guérit l’aveugle de Jéricho, promet le paradis au bon larron, entre en contact avec les lépreux, guérit la fille de la siro-phenicienne ressuscite le serviteur du centurion romain, œuvre sur le dialogue avec la samaritaine, etc… ceux et celles qui veulent nous faire croire ou faire peur avec une fausse image de Dieu n’ont pas lu les Évangiles ou les épîtres de St Paul.

Notre Dieu qui est bon ,tendre et miséricordieux , veut être notre ami : »je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai appris de mon père, je vous l’ai fait connaître « .

En ce jour, chers frères et sœurs, faisons nôtre la prière de St François d’Assise : » Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,là où est la haine que j’y mette l’amour. Là où est l’offense que j’y mette le pardon. Là où est la discorde, que j’y mette l’union. Là où est l’erreur que j’y mette la vérité. Là où est le doute que j’y mette la foi. Là où est le désespoir que j’y mette l’espérance. Là où sont les ténèbres  que j’y mette la lumière et là où est la tristesse que j’y mette la joie. Amen !

Abbé Jeannot-Basile

2e dimanche de Pâques B – 11 avril 2021

Aujourd’hui la liturgie nous présente une figure bien attachante, celle de Thomas. Un personnage si vrai, si spontané, que le langage populaire s’en est emparé. Pour désigner quelqu’un qui manifeste grande prudence et ne peut avancer qu’un pied après l’autre,  on dira volontiers de lui: c’est vrai saint Thomas.

Quelques jours après sa mort,  Jésus est apparu une première fois à ses disciples. Ils l’on accueilli avec crainte et tremblement. Jésus éprouve le besoin de leur dire : »la paix soit avec vous !  » Puis leur joie éclate lorsqu’ils réalisent que les annonces que Jésus avait faites de sa résurrection se sont vérifiées exactement. L’un d’entre eux n’était pas avec eux à ce moment-là. Thomas, précisément. Lorsque Thomas les rejoint, Jésus n’était plus là. Mais tous lui disent qu’ils l’ont revu vivant. Thomas hésite. Puis, au lieu de se joindre à la joie de tous, il déclare que tant qu’il ne l’aura pas vu de ses yeux, il ne pourra croire.

Cette épisode est très fort puisqu’il introduit une note négative dans un contexte qui pourrait paraître euphorique et merveilleux. Un accent réaliste, pessimiste, dans un ensemble fait de joie. L’exaltation collective est ainsi exorcisée et ce n’est pas  le moindre intérêt de ce point du récit. Il en est pourtant un autre.

Thomas nous dit que l’acte de foi n’est aussi facile. Comme cela est consolant pour nous tous ! Peut-être, à force d’habitude et de routine, le mot résurrection ne nous dit plus l’aberation de cette affirmation : » le seigneur est ressuscité. »

Il fut même un temps, dans l’histoire de l’église, où ceux qui ne croyaient pas passaient pour des gens de mauvaise volonté, des marginaux. Parfois même on tentait de les éliminer tant ils paraissaient être des sous-hommes.

Et pourtant, l’aberration, c’est la foi. Le naturel, c’est l’incrédulité. Ils le comprirent bien, les chrétiens des premières générations qui eurent à  affronter la persécution sans cesse renaissante au cours des quatre premiers siècles.

Mais lorsque vint le succès de la mission et l’Eglise devint une forme de civilisation et la religion d’Etat, les rôles s’inverserent. Dans une affirmation faussement évidente, on en vint à  penser qu’il était simple de croire.

Aujourd’hui, et c’est heureux, cette fausse évidence est levée. Non seulement nos sociétés s’installent dans l’incroyance, mais encore, ce sont les croyants qui passent pour être des fous. Dans nos cultures, il devient de plus en plus incroyable de croire. Et pourtant il reste des croyants  on peut même dire beaucoup de croyants . Pour eux cependant, comme pour tous les vrais croyants de toujours, la foi n’est pas une évidence. Si elle devient une certitude, c’est bien la certitude d’un don reçu,d’une lumière venue d’en haut, d’une grâce. D’où leur respect pour l’homme incroyant. De là vient aussi leur imploration afin que le don qu’ils ont reçu soit donné à tous. Cette imploration n’est pas seulement une prière. Elle devient communication, évangélisation. Comment, en effet, lorsqu’on a reçu soi-même une immense gratification  oui,comment ne pas faire part  à  tous ceux que nous rencontrons, la Bonne Nouvelle que nous avons reçue ?

Jésus dit à Thomas : »Bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu. »

Il est important de souligner cette parole de jésus. Elle nous indique en effet que le souci de Jésus, le souci des disciples qui ont écrit les Évangiles, était bien de faire comprendre à  tous ceux qui n’avaient pas rencontré le Seigneur lors de sa venue sur terre que la situation n’était pas plus difficile que celle des apôtres, premiers témoins. Disant cela, Jésus pense à nous qui au 21ème siècle après les apôtres, avons reçu la même illumination qu’eux. Si nous accordons importance à ce que voient nos yeux, alors, c’est vrai, les apôtres sont mieux lotis que nous puisque ils ont vu Jésus. Mais si nous croyons que la foi, même  pour les apôtres est un don de Dieu, alors nous sommes logés à la même enseigne. Notre action de grâce rejoint celle des fondateurs de l’église. Notre énergie peut être la même et nous pouvons devenir, à notre tour, des fondateurs d’églises en nôtre 21ème siècle. L’Eglise de tous les temps se trouve ainsi rassemblée dans l’unique don de Dieu, dans l’unique joie de Dieu. Nos lenteurs à croire  comme ce fut le cas de Thomas, se trouvent elles-mêmes converties en grande compréhension pour tous ceux à qui, mystérieusement, le même don n’a pas encore été fait. Amen !

Abbé Jeannot-Basile

4e dimanche de Carême B – 14 mars 2021

Élevé,

Est le thème qu’Entraide&Fraternité nous propose à méditer en ce 4ème dimanche de carême B.

La croix qui en est l’expression nous y invite. Et comme nous le dit l’Entraide & Fraternité dans son commentaire sur le thème d’Elevé,  je cite : »la croix est une élévation…Et ce qui transforme l’humiliation de la croix en élévation, ce qui fait d’un instrument de la mort une source de vie, c’est l’amour immense dont Dieu riche en miséricorde aime le monde. En levant les yeux vers Celui qui est ainsi élevé, ce n’est pas seulement d’une maladie que nous sommes guéris, c’est de la mort. Et pas d’abord de la mort corporelle à laquelle nul humain ne peut échapper, mais de la seconde mort qui nous perd tout entier, de l’anéantissement de tout ce qui nous fait vivants. Avec le crucifié élevé, ressuscité, nous sommes aussi ressuscités.  »

La passage de l’épître aux Ephésiens que nous avons lu ou nous lirons le doigt y est mis sur trois points essentiels de la Foi chrétienne. 1.C’est par la grâce que nous sommes sauvés. 2. Vous êtes sauvés parce que vous avez la foi. 3.La foi est le don de Dieu.

Un des refrains de l’enseignement de St Paul est celui par lequel il redit que l’homme est sauvé par grâce. Ce mot, dans nos esprits, est parfois devenu obscur. Nous pensons facilement qu’il s’agit d’un terme technique de la théologie. Tout à l’inverse, il s’agit d’un mot simple dont le sens est celui que nous employons tous les jours lorsque nous disons que quelque chose est « gratuit « .La grâce c’est quelque chose de gratuit, que nous n’avons pas mérité, que nous n’avons pas acheté, qui nous est donné. Une bonne traduction du mot grâce est le mot « cadeau « .

Dire que tout est grâce, c’est dire que la vie nous a été donnée comme un cadeau ;c’est dire que tout ce que comporte notre vie, est un cadeau.

Aujourd’hui, St Paul précise que si nous sommes sauvés un jour, c’est à dire si notre mort inévitable nous ouvre à la vie éternelle en Dieu, ce sera encore par cadeau.

Pour les hommes religieux, l’annonce que tout est grâce n’est pas évident. Il y a en effet une longue habitude des hommes, à travers toutes les religions, qui voudrait l’inverse. Spontanément, en effet, nous imaginons que nos relations à Dieu  sont calquées sur les relations dont nous avons pris l’habitude entre nous :rien pour rien. Si nous demandons quelque chose à Dieu, il faut lui proposer autre chose en échange. Nous tombons alors sur le faux sens du mot sacrifice :les dons de Dieu sont à acheter. Si nous voulons obtenir quelque chose de Dieu, il faut proposer à Dieu autre chose, à quoi nous tenons. Nous voici, en matière de vie religieuse, dans une relation mercantile avec Dieu.

Certe cette conviction ne manque pas de générosité, voire d’héroïsme. Mais toute la Bible nous apprend que si nous pensons cela,nous sommes parfaitement à côté de la plaque. Qu’est donc l’homme pour proposer un marché à Dieu ?Avec Dieu  tout est cadeau, tout est grâce.

Cela voudrait dire alors qu’aux yeux de Dieu  l’homme n’est capable de rien ? Bien sûr que non ! La première lecture du livre des chroniques, (36,14-16.19-23) nous indique le contraire puisque nous y voyons le drame de Dieu contraint de retirer à son peuple les dons qu’il lui a faits, contraint, plus exactement, à ne plus pouvoir continuer à lui prodiguer ses dons. La terre qu’Il avait donnée à Israël, Dieu se voit obligé de la lui retirer et de permettre l’exil du peuple loin de la terre promise. Nous parlons alors d’une punition. Peut-être ! mais pas au sens arbitraire de nos punitions humaines. Que s’est il donc passé ?

Tout simplement, pour que les dons de Dieu puissent couler de lui jusqu’à nous, il est nécessaire que nous leur ouvrions notre cœur. Les dons de Dieu ont  nécessairement besoin de trouver en nous l’accueil, le désir. Dieu a nécessairement besoin de notre confiance. Il ne peut pas combler un cœur saturé ou fermé. Et ce n’est pas sa faute à lui. C’est bien la faute du cœur qui se ferme si Dieu ne peut plus le combler.

Cette ouverture du cœur, cet accueil nécessaire à Dieu, cela s’appelle la foi. La foi consiste précisément en ceci :ne plus faire confiance à nos seules forces,mais faire enfin confiance à la parole, à la promesse de Dieu. La foi c’est prendre acte de notre nullité puisque tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons, c’est parce que Dieu a bien voulu nous le donner. La foi consiste donc à maintenir notre désir tout entier branché sur Dieu qui sait, mieux que nous, ce dont nous avons besoin.

On peut alors comprendre combien le péché et la foi sont antinomiques. Le péché consiste à croire en la seule force de l’homme, au seul jugement de l’homme. Rappelons-nous. A propos de l’arbre qui était au milieu de l’Eden,Dieu avait dit: » tu n’en mangeras pas « .Adam et Eve pensaient, à l’inverse : le fruit est beau et bon à manger. Ils préférerent écouter leur jugement propre plutôt que d’écouter la parole de Dieu. Tout à l’inverse Abraham,bien installé et riche  pensait certainement : pourvu que cela dure. Dieu vient lui dire : »quitte ton pays « il préfèra écouter la parole de Dieu plutôt que d’obéir à son jugement propre. Il devint le premier et le père des croyants. Il fit exactement la seule chose que l’homme peut faire pour permettre à Dieu de l’inonder de sa vie et de ses dons :Croire en Dieu.

Le message du carême est un message d’espérance :notre vie n’est pas un voyage sans but et sans espoir. Notre vie n’est pas une passion inutile, comme disait Jean Paul Sartre. Autour du pain et de la Parole de Dieu, nous nous rassemblons chaque dimanche pour célébrer notre espérance chrétienne : »Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que celui qui croît en lui ne meure pas mais qu’il ait la vie éternelle « .Amen !

Abbé Jeannot-Basile

5e dimanche dans l’année B – 7 février 2021

Chers frères et sœurs,

La première lecture et l’évangile nous proposent de méditer sur un thème bien important, celui de la maladie. Nous savons que la maladie demeure aussi un point d’interrogation vivace pour toute personne en bonne santé.

Avant de méditer la parole qui nous est offerte sur ce sujet,  il convient de faire quelques réflexions de bon sens.

Lorsque une personne se trouve atteinte dans sa santé,  aussitôt elle s’en trouve scandalisée,  comme d’une situation anormale. Il n’est pas rare d’entendre des phases comme celles-ci : »Qu’est ce que j’ai fait au Bon Dieu ? »

Or, à  bien y réfléchir, qu’une machine aussi complexe que le corps humain se trouve parfois en état de moins bon fonctionnement,  quoi de plus naturel ? Qu’une merveille aussi subtile que le psychisme humain soit parfois prise en défaut,  qui s’en étonnerait ? Et pourtant,  des réflexions de ce genre n’ont jamais consolé un malade. La mort même, que des savants nous présentent comme un phénomène naturel puisque nous sommes tributaires des lois de la vie animale,  nous paraît comme le suprême scandale,  la contradiction la plus violente, le symbole absolu du mal.

C’est qu’il y a dans l’homme autre chose que la vie animale  autre chose qu’un psychisme sophistiqué. Tout ceci n’est qu’une condition de possibilité pour que l’homme existe comme homme. L’essentiel de l’homme est son désir.

Indéfinissable, insaisissable par les microscopes et autres scanners,  le désir nous tient debout  et nous fait vivre comme êtres humains. C’est lui qui souffre avant tout Lorsqu’un obstacle se dresse sur la route de son accomplissement.

Chers frères et sœurs, c’est ici que le passage du livre de Job prend tout son sens. Il nous montre Job perclus de mille maux physiques et moraux. N’a-t-il pas perdu,  à la fois, ses enfants  et la santé ? En cette page, tous les malheureux peuvent se reconnaître, jusqu’au manœuvre dont le seul intérêt  qu’il trouve à son travail  est tout entier résumé par l’argent qu’il espère toucher.  Qu’une telle page existe dans la Bible nous dit, déjà,  que nos récriminations  , nos désespérances mêmes, sont bien normales et légitimes.

Pourtant  il nous faut garder devant les yeux  l’ensemble du.livre de Job qui ne se réduit pas seulement aux protestations du juste meurtri.

Le livre nous montre la véritable nature du désir de Job. Son désir est plus profond que ses misères. Il est resté fidèle à la foi en Dieu. Ce Dieu, il ne le comprend plus.Mais il croit,.malgré tout, qu’il est son Dieu juste et bon. Chaque fois que ses amis,et jusqu’à sa femme,  lui suggèrent d’abandonner son Dieu, Job réaffirme sa confiance. Voici un homme qui a su découvrir en lui un désir plus profond que le désir d’être en bonne santé, plus profond même que. Le désir de comprendre. Son désir est de rester ami de son Dieu, respectueux de sa transcendance qu’aucune intelligence humaine ne saurait maîtriser. Ce désir-là,  aucun malheur ni la mort même ne parviendront à  le détruire.

La page d’évangile que nous lisons peut prendre sens.  Jésus  guérit la belle mère de Pierre

L’étonnant n’est pas cette guérison. L’étonnant n’est pas dans les nombreuses guérisons  que raconte l’évangile. L’étonnant est que jésus n’ait pas  guéri tous les malades de la Palestine de son temps. Ces guérisons sont des signes d’autre chose. Elles sont les signes qui peuvent révéler, c’est leur but   la vraie nature du désir que tout homme porte en lui, même s’il ne s’en rend pas compte encore. Ces guérisons nous disent que jésus veut sauver le bien de l’homme. Mais les guérisons qu’il n’a pas accomplies nous disent,  en complément, combien la santé que Dieu veut donner à  tous n’est pas de l’ordre de la terre. Ce qu’il veut donner à chaque homme , c’est la santé éternelle ,  c’est la solidité d’une vie humaine qui saura franchir jusqu’à la mort humaine. Un jour,  jésus lui-même sera pris dans les souffrances du corps comme dans les terribles angoisses du cœur au cours de sa passion. Alors que son désir humain le poussera, comme nous, à supplier le Père d’être délivré de cette heure  il acceptera d’en être délivré à la manière dont Dieu désire le faire. Or le désir de Dieu est de nous libérer tous dans une résurrection définitive qui laisse à la maladie et à la mort le temps de faire son œuvre. Cette œuvre, c’est encore le Christ de la Passion qui nous l’indique lorsqu’il dit, : »Père je remets mon esprit entre tes mains « .

Que nis souffrances nous ouvrent à cette même espérance d’éternité !Qu’elle nous dévoile notre désir le plus authentique qui se trouve anesthésié par notre bien-être !Qu’elle nous révèle combien ce désir et le désir de Dieu ne font qu’un : vouloir vivre éternellement, amen !

Dimanche 10 janvier – Fête du Baptême du Seigneur B

Le Baptême du Seigneur est un événement capital dans l’histoire de la vie de Jésus, dans la compréhension de son identité et de son mystère.

Si trois évangélistes racontent la scène , si l’église en a fait une fête spéciale pour le célébrer, cela veut bien dire que cet événement est essentiel pour notre vie spirituelle. Nous y trouvons, en effet, et fortement manifestée, ce que l’on peut appeler l’humilité de Dieu. Mais nous y trouvons aussi révélée la nature divine de Jésus ainsi que tout le rapport entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance.

Pour les gens qui se trouvaient auprès de Jean Baptiste ce jour-là, la venue de Jésus au bord du Jourdain passa tout simplement inaperçue. Jésus, fils de Joseph, comme tant d’autres, venait demander le baptême de Jean. Mais pour nous, les chrétiens ayant bénéficié de l’annonce de la résurrection de Jésus, lorsque nous relisons cette scène, nous en demeurons confondus. Le fils de Dieu, l’auteur de la vie, le trois fois saint, le voici, prenant humblement rang au milieu de la foule pour solliciter, comme chacun, le baptême annoncé par Jean: » repentez vous et faites pénitence… » Le fils de Dieu se met donc au rang des pécheurs.

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