Jour de Pâques C – Pèlerins d’espérance, rayonnons de joie !

(Jean 20, 1-9)

Chers frères et sœurs,

Ce matin, tout commence dans l’obscurité : « Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu’il fait encore sombre. » (Jn 20, 1). C’est dans cette obscurité – du deuil, de l’incompréhension, du silence de la mort – que surgit la lumière de la Résurrection.

Le tombeau vide ne donne pas immédiatement la réponse. Il provoque une quête, une course, une ouverture au mystère. Marie court, Pierre court, l’autre disciple court. Et ce matin, nous aussi, nous courons vers le Ressuscité, portés par cette espérance que rien ne peut éteindre. En ce jour de Pâques, nous sommes pèlerins d’espérance, appelés à marcher vers la Vie, et à rayonner de la joie du Ressuscité.

Le tombeau vide : point de départ d’une espérance nouvelle

Marie Madeleine découvre un tombeau vide. Ce n’est pas encore la vision du Ressuscité, mais un signe qui interpelle, qui dérange, qui oblige à chercher. L’absence du corps de Jésus n’est pas une fin, mais un début : Dieu agit, même dans ce que nous ne comprenons pas encore. Pâques commence par ce paradoxe : un vide qui révèle une présence.

Face à la nouvelle, Pierre et Jean accourent. Il y a urgence à comprendre, à voir, à croire. Cette course symbolise notre propre chemin de foi : parfois essoufflés, parfois hésitants, mais poussés par le désir de rencontrer le Vivant. Le disciple que Jésus aimait arrive en premier, mais laisse Pierre entrer : la foi se construit aussi dans le respect, l’écoute, l’expérience des autres.

Jean entre, voit les linges posés à plat, et il croit (Jn 20, 8). Il ne voit pas encore Jésus, mais il croit. Il a compris que ce vide n’est pas celui de l’absence, mais celui d’une victoire accomplie. C’est là que commence l’espérance chrétienne : croire sans tout voir, mais avec le cœur ouvert à la nouveauté de Dieu.

La joie du Ressuscité : un feu intérieur à partager

La joie de Pâques n’est pas spectaculaire. Elle naît dans le silence du tombeau vide, dans la lente compréhension du cœur. Elle n’est pas bruyante, mais profonde, durable. Elle transforme le deuil en louange, la crainte en confiance. Cette joie, nous la recevons comme un don pascal, une lumière intérieure qui ne s’éteint pas.

C’est ensemble que les disciples vivent ce moment fondateur. Pierre, Jean, Marie Madeleine… chacun à sa manière entre dans la foi pascale. Et ensemble, ils formeront la première communauté de ressuscités. De même aujourd’hui, notre joie de croyants se nourrit de la communion, de la prière partagée, de la Parole méditée ensemble.

Cette joie ne peut être gardée pour soi. Comme Marie Madeleine qui courra annoncer ce qu’elle a vu, nous sommes appelés à annoncer la joie du Ressuscité au monde. Non par de longs discours, mais par des gestes lumineux, des actes d’amour, de paix, de service. Notre monde a soif de joie véritable : celle qui vient du Christ vivant.

En marche : devenons témoins d’espérance

Jean nous dit que les disciples « n’avaient pas encore compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » (Jn 20, 9). Même devant les signes, la foi met du temps à éclore. Il en est de même pour nous. Pâques est un appel à relire notre vie à la lumière de la Résurrection, à accueillir chaque jour comme une étape sur notre chemin de foi.

Le Ressuscité change tout, non pas en effaçant nos problèmes, mais en ouvrant nos cœurs à une vie nouvelle. Comme pèlerins d’espérance, nous sommes appelés à quitter nos tombeaux intérieurs : nos résignations, nos peurs, nos blessures. Le Christ vivant nous invite à renaître avec Lui, à choisir la lumière chaque jour.

Nous ne sommes pas seuls : l’Église tout entière marche vers la Résurrection. À travers les épreuves, les mutations du monde, les questions du temps présent, nous restons porteurs d’une espérance indéracinable. Cette espérance, c’est Jésus vivant, aujourd’hui encore, au milieu de nous. Rayonnons de cette lumière : dans nos familles, nos communautés, nos engagements.

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Frères et sœurs, le tombeau est vide, et nos cœurs peuvent être pleins de vie. Le Christ est ressuscité, non seulement pour Lui, mais pour chacun de nous. Ce matin, nous sommes invités à marcher en pèlerins d’espérance, portés par la lumière du Ressuscité. Même dans les zones d’ombre, il y a une aube possible, une résurrection en marche.

Seigneur Jésus, toi le Vivant, tu nous précèdes dans la lumière du matin de Pâques. Fais de nous des témoins émerveillés, des pèlerins confiants et joyeux, des porteurs d’espérance pour notre monde fatigué. Donne-nous ton Esprit pour que nous puissions rayonner de ta vie. Amen.

En cette semaine pascale, prenons un moment chaque jour pour remercier Dieu de ses signes de vie, et pour poser un acte concret de joie ou d’espérance autour de nous. Soyons des témoins visibles du Christ vivant dans un monde qui attend encore la lumière.

Joyeuses Pâques à tous ! Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !

Chanoine Etienne KAOBO SUMAIDI
Gembloux, le 20/04/205