1er dimanche de Carême C – Pèlerins d’espérance, alignons notre vie sur la Parole de Dieu

(Dt 26,4-10 ; Rm 10,8-13 ; Lc 4,1-13)

Frères et sœurs bien-aimés, nous entrons aujourd’hui dans le temps du Carême, un temps de grâce et de conversion qui nous prépare à la Pâque du Christ. L’Église nous invite à suivre Jésus au désert pour grandir dans notre relation avec Dieu et nous fortifier contre les tentations qui jalonnent notre vie.

Ce dimanche, la Parole de Dieu nous rappelle que nous sommes des « pèlerins d’espérance », appelés à aligner notre vie sur la Parole de Dieu. Mais comment vivre cette invitation concrètement ?

Les textes de ce jour nous offrent trois axes de réflexion : la fidélité au souvenir des œuvres de Dieu, la confession de foi qui sauve, et la victoire du Christ sur la tentation.

  1. Se souvenir des œuvres de Dieu : une foi qui s’enracine dans l’histoire (Dt 26,4-10)

Dans la première lecture, Moïse enseigne au peuple d’Israël un geste essentiel : offrir les premiers fruits de la terre en rendant grâce à Dieu. Ce geste n’est pas seulement matériel, il est un acte de mémoire et de reconnaissance envers Dieu qui a libéré son peuple de l’esclavage et lui a donné une terre.

En ce début de Carême, ce passage nous invite à nous rappeler les bienfaits de Dieu dans notre vie. Comme Israël, nous sommes appelés à ne pas oublier d’où nous venons et comment Dieu nous a accompagnés dans nos épreuves. La foi n’est pas une simple idée, elle s’enracine dans l’histoire personnelle et collective de notre marche avec Dieu.

Se souvenir des œuvres de Dieu nourrit notre espérance. Si Dieu a été fidèle hier, Il le sera encore aujourd’hui et demain. L’espérance chrétienne ne repose pas sur des illusions, mais sur la certitude que Dieu continue d’agir dans nos vies. Prenons donc le temps de relire notre histoire à la lumière de la foi.

  1. La confession de foi : un cœur aligné sur la Parole de Dieu (Rm 10,8-13)

Saint Paul nous rappelle que la Parole de Dieu n’est pas une réalité lointaine ou inaccessible. Elle est proche, elle habite notre cœur et notre bouche. La foi chrétienne ne consiste pas seulement à croire intérieurement, mais à confesser avec courage notre attachement à Jésus-Christ.

Paul insiste sur une vérité essentielle : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ». La foi n’est pas réservée à un peuple ou une élite, elle est offerte à tous ceux qui se tournent vers Dieu avec sincérité. Cette universalité de la foi nous rappelle notre mission : témoigner et partager l’espérance chrétienne avec le monde.

Confesser le Christ ne se limite pas aux paroles, cela implique de conformer toute notre vie à l’Évangile. Sommes-nous cohérents entre ce que nous proclamons et ce que nous vivons ? Le Carême est un temps propice pour réajuster nos priorités et nous recentrer sur Dieu.

  1. La victoire du Christ sur la tentation : marcher avec Jésus au désert (Lc 4,1-13)

L’Évangile nous montre Jésus confronté aux tentations du diable dans le désert. Contrairement à Adam et Ève, Jésus reste fidèle à Dieu. Il ne cherche ni le pouvoir, ni la satisfaction immédiate, mais place toute sa confiance en la Parole du Père.

La tentation du pain : choisir Dieu avant les biens matériels. Le diable propose à Jésus de transformer les pierres en pain. Jésus répond : « L’homme ne vit pas seulement de pain ». Cela nous rappelle que notre vraie faim est spirituelle. Cherchons-nous d’abord Dieu ou les plaisirs éphémères ?

La tentation du pouvoir : refuser l’illusion du succès facile. Satan offre à Jésus tous les royaumes du monde en échange d’un acte d’adoration. Jésus refuse : « C’est Dieu seul que tu adoreras ». Dans notre société qui glorifie le pouvoir et la réussite, savons-nous rester fidèles à Dieu sans compromis ?

La tentation de mettre Dieu à l’épreuve : la confiance véritable. Le diable demande à Jésus de se jeter du haut du temple pour prouver sa filiation divine. Jésus répond : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ». La vraie foi ne cherche pas des signes extraordinaires, mais s’appuie sur une confiance humble et fidèle.

Jésus repousse le diable en s’appuyant sur l’Écriture. Il nous montre ainsi que la Parole de Dieu est une arme puissante contre le mal. Méditons-la chaque jour pour rester enracinés en Dieu et avancer avec espérance.

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Frères et sœurs, ce premier dimanche de Carême nous rappelle que nous sommes des pèlerins d’espérance, appelés à aligner notre vie sur la Parole de Dieu. Souvenons-nous des œuvres de Dieu, car elles nourrissent notre foi et notre espérance. Confessons le Christ avec nos paroles et nos actes, en vivant une foi authentique et cohérente. Marchons avec Jésus au désert, en nous appuyant sur la Parole de Dieu pour résister aux tentations. Entrons dans ce temps de Carême avec un cœur disponible, désireux de grandir dans la fidélité à Dieu.

Que l’Esprit Saint nous éclaire et nous fortifie sur ce chemin de conversion : Seigneur, en ce début de Carême, ouvre nos cœurs à ta Parole et fortifie notre foi. Aide-nous à te rester fidèles dans les épreuves et à avancer avec espérance. Que ton Esprit nous guide pour aligner toute notre vie sur ton amour. Amen.

Prenons chaque jour un temps pour méditer la Parole de Dieu et demandons-lui la grâce de la mettre en pratique concrètement dans nos choix et nos engagements.

Bon chemin de Carême à tous !

Abbé Etienne KAOBO SUMAIDI
Gembloux, le 08/03/2025