Lundi 6 avril. Sonnerie des quatre plus grosses cloches pour ce soir. Ré-mi-fa#-la, les plus anciennes du beffroi. Petit exercice préparatoire vers ce qui nous attend plus tard cette semaine avec Pâques.
Les cloches, instruments du pouvoir.
Si les cloches suscitent la convoitise pour leur métal, elles l’ont fait aussi à titre de symbole du pouvoir.
En effet, historiquement, les messages étaient passés à la population au moyen des cloches. Le droit de les sonner appartenait à l’autorité.
Associées à l’horloge, elles indiquaient l’heure et rythmaient donc la journée de travail. Pas question d’horloge personnelle. Il existait une horloge de ville qui donnait l’heure pour tous, à de rares exceptions près. Les cloches annonçaient aussi la fermeture des portes, les réjouissances, le couvre-feu, les dangers… On leur obéissait. Leur rôle utilitaire était indéniable.
Elles ont donc eu un rôle social, sociétal, que les moyens de communication modernes ont progressivement fait évoluer. L’autorité use maintenant d’autres canaux pour faire connaître ses décisions et gérer le quotidien de la collectivité.
A côté du pouvoir civil de l’époque existait aussi l’Église qui appelait ses fidèles au son des cloches et exerçait aussi un pouvoir, qui pouvait d’ailleurs se confondre. Ceci engendra des rivalités entre autorités civiles et religieuses en bien des endroits.
L’apogée de ces conflits peut être trouvée à la Révolution française où l’on retira une multitude de cloches pour faire taire la voix de l’Église. C’est ce qui conduit à considérer que les cloches datant d’avant cette époque et qui existent encore sont de grande valeur : elles ont en effet traversé la période révolutionnaire et la Seconde Guerre mondiale pour parvenir jusqu’à nous.
Illustration : la girouette du beffroi avec les trois clés faisant partie des armoiries de la Ville. Source : Guy Focant, Région wallonne – article Manu Delsaute